mercredi 4 octobre 2017

Le boulier numérateur



Le boulier numérateur

de Marie Pape-Carpantier

Réplique du boulier numérateur de la Maison d'Ecole à Montceau (collection musée)


La visite d’un musée d’école par des enfants doit avoir une efficacité éducative. Comment la Maison d’École  de Montceau aurait-elle pu laisser un public scolaire indifférent ? Cette question renvoie à la suivante : quelles sont les attentes d’une classe qui vient  dans notre musée ? Les enseignants du second degré situent naturellement leur demande en liaison directe avec leur programme, ils ont donc une approche disciplinaire des visites, alors que les professeurs des écoles ont une approche plus culturelle. Chaque motivation mérite d’être prise en compte, mais nous devons nous garder de scolariser le musée à outrance ou à contrario d’en faire un espace trop ludique. Ne soyons pas dupes de la portée réelle des « interactifs » : les enfants regardent, touchent, soulèvent des objets, écoutent des commentaires, ils peuvent effectivement prendre du plaisir, et c’est indispensable, mais sont-ils pour autant en situation d’apprentissage ? Le questionnement des enfants passe plutôt par la manipulation encadrée, l’observation fine des objets et leur comparaison. Peut-être en est-il de même pour un public adulte. 

vendredi 22 septembre 2017

Evolution de la salle de classe au XXème siècle


Quelques évolutions du mobilier
dans la salle de classe
Entre 1882  et 1950

(Deuxième partie)

Le maître et ses élèves, vers 1900 (CANOPE)


Avant le 19ème siècle, le peu d’intérêt que représente l’enseignement pour les autorités n’est pas de nature à favoriser les conditions d’accueil des enfants et  les lieux de classe sont meublés de façon très sommaire. Les tables, si elles existent, ne sont que peu adaptées aux élèves. Souvent, ces derniers n’ont que des bancs et écrivent sur leurs genoux. Quelquefois, des tréteaux et des planches constituent les seules tables.

mercredi 13 septembre 2017

Evolution de la salle de classe au XXème siècle


Quelques évolutions du mobilier
dans la salle de classe
Entre 1882  et 1950

(Première partie)
Panneau Rossignol, www.collectionsrossignol.com (collection musée)


La relation maître-élève

La relation entre « enseignant » et « apprenant » est en constante évolution et dépendra, tout au long du XXème siècle, autant des avancées pédagogiques que des réformes qui en résulteront. Avant 1900 et jusque dans les années 20, le maître a autorité sur les élèves, il détient ce savoir d’où il tire tout son pouvoir. Il utilise la discipline afin d'écarter toute distraction de l’écolier. Situé sur une estrade, il est face à la classe et surplombe le groupe afin de le surveiller : c’est le rationalisme, la représentation de l’Etat face aux citoyens. Toute relation affective avec les élèves est inexistante, bien qu’un certain paternalisme règne. L'élève fait partie d'un groupe classe mais ne travaille que pour lui-même. Aucun échange entre les élèves n'est autorisé, pas de communication et encore moins de débats sinon gare... Tout est centralisé par l'enseignant, seul face à tous. Il n'y a aucune dimension sociale dans les apprentissages.
Les changements seront lents pour passer de « l’instruction publique » de Jules Ferry à « l’enfant au centre du système éducatif » de Lionel Jospin et l’évolution du mobilier scolaire sera intimement liée à l’évolution de la pédagogie.

lundi 11 septembre 2017

Forum des Associations à Montceau-les-Mines


Bilan de notre participation
au forum des Associations de Montceau

(9 septembre 2017)


103 personnes ont marqué un arrêt à l’espace du Musée de la Maison d’Ecole du forum de ce samedi. Elles se sont vu remettre des invitations gratuites pour la Journée Européenne du Patrimoine du samedi 16 septembre (ouverture du musée de 14 heures à 18 heures).
Les familles et les enfants ont semblé les plus intéressé par la présentation qui leur a été faite et sont repartis avec la promesse d’une visite prochaine des classes d’autrefois et des expositions temporaires sur l’école pendant la guerre de 14-18. Certains n’ont pas attendu samedi prochain, puisque le musée était ouvert l’après-midi, ils s’y sont rendus de suite et ont été accueillis par une deuxième équipe du musée qui les attendait de pied ferme ! 



samedi 2 septembre 2017

Histoire de Jules écolier de 1900 (X)

« Petite histoire d’un écolier d’autrefois  expliquée aux enfants d’aujourd’hui »

Illustration de Ray-Lambert, illustrateur entre autres du "Petit Gilbert" et du "Pays Bleu" (collection musée)


CHAPITRE X
“Youpi ! La récré ! »


La rentrée des classes est maintenant achevée et octobre est désormais entamé. L’école résonne d’une douce mélopée enfantine : "trois fois trois, neuf – quatre fois trois, douze – cinq fois trois, quinze..." ou d’un chant repris en cœur : "Alouette, gentille alouette. Alouette, je te plumerai…" Mais surtout, les clameurs de la récréation montent des murs de la cour à intervalles  réguliers car, en effet, la journée de classe n’est pas faite que de labeur… on y joue aussi.

lundi 28 août 2017

La place de la femme dans l'enseignement 1945-1995 (2)

La place de la femme dans l’enseignement
Deuxième partie1945-1995

Synthèse du colloque
« Images publiques des enseignants »
INRP, 1995
Prolongement de l’exposition « Une affaire de femmes ? »




(Suite de l’article sur Julie Victoire Daubié dans "Vous qui passez le bac 2017, souvenez-vous !" 
rubrique « L’école dans l’histoire ou histoires d’école ? »)

Lycée de jeunes filles de Mâcon ouvert en 1880. Il est actuellement devenu le collège Pasteur  (collection privée)


La naissance du professorat féminin

La loi Camille Sée du 21 décembre 1880 crée les lycées et collèges de jeunes filles. On compte 23 établissements en 1883, 138 en 1913 et 172 en 1939, à la veille de la seconde Guerre mondiale. Même si l’inégalité par rapport aux garçons est flagrante (343 établissements les accueillent en 1903 et 355 en 1939), la nouvelle institution fait preuve de vitalité alors que le secondaire masculin connaît une relative stagnation entre les deux guerres. A ses débuts, l’objectif de l’enseignement secondaire féminin n’est évidemment pas de former des jeunes filles indépendantes en mesure de rivaliser avec leurs congénères masculins dans le domaine professionnel et d’embrasser des carrières libérales. 

mardi 8 août 2017

Notre voyage de fin d'année


Notre voyage de fin d’année

Cahier d’Instruction civique, compte-rendu de voyage, 1966 (collection musée)

Témoignage d’une élève de Cours Moyen vers 1950

« Comme nous paraissent déjà lointains notre classe de CM2 et notre voyage scolaire de fin d'année ! Pour nous, enfants d'une dizaine d'années, ce voyage était d'une importance capitale : c'était notre voyage que nous pouvions nous offrir avec l'argent de notre coopérative scolaire. Ensemble, nous avions soigneusement préparé l'itinéraire emprunté par l'autocar et réfléchi aux visites que nous ferions.

vendredi 28 juillet 2017

Histoire de Jules écolier de 1900 (IX)

« Petite histoire d’un écolier d’autrefois  expliquée aux enfants d’aujourd’hui »

Page d’écriture, cahier de devoirs mensuels,1908 (collection musée)
cliquez sur les photographies pour les agrandir 


CHAPITRE IX
« Appliquez-vous enfants ! »

Jules ne possède pas la panoplie de cahiers ou de classeurs modernes dont disposent les élèves d’aujourd’hui, il n’en utilise que deux, le cahier de devoirs journaliers et le cahier de devoirs mensuels. Le cahier de devoirs journaliers a un double rôle : enregistrer sous une même date tout ce qui est étudié en classe un même jour et permettre un contrôle de la progression, par les familles  pour les enfants, par Monsieur l'Inspecteur qui évalue le maître. On y relève cependant la permanence de certaines idées : 

dimanche 23 juillet 2017

L'enseignement par le film


L’enseignement par le film

Projecteur PATHE-KID-9 mm, modèle simplifié du PATHE-BABY-9mm pour usage scolaire, 1934 (collection musée)

Au temps des « films-flammes »…

Vers les années 1930/35, les garçons de l'école de Montceau-Bois-du-Verne avaient la joie de se rendre chaque semaine au cinéma pour quelques centimes... Ils pouvaient jouir, le mercredi après-midi, jour de classe, d’une petite séance récréative (le jour de congé était alors le jeudi d’où l’expression désignant une semaine de vacances hypothétique : « la semaine des quatre jeudis… »). Un maître choisissait les films, souvent comiques ou d’aventures, qui devaient être projetés dans la salle du quartier où les élèves étaient conduits et surveillés par le corps enseignant.



mercredi 12 juillet 2017

La place de la femme dans l'enseignement 1850-1945 (1)


La place de la femme dans l’enseignement
1850 -1945
Synthèse du colloque
« Images publiques des enseignants »
INRP, 1995
Prolongement de l’exposition « Une affaire de femmes ? »


(Suite de l’article sur Julie Victoire Daubié dans "Vous qui passez le bac 2017, souvenez-vous !" rubrique « L’école dans l’histoire ou histoires d’école ? »)

« Ecole maternelle », Henri Geoffroy, 1898. Œuvre acquise par le Bureau des travaux d’art en 1898, elle figura à l’exposition Universelle de 1900 (Paris) puis à l’exposition  de l’enfance de 1901 (Paris), pour finir en 1902 à l’Ecole Normale Supérieure de Jeunes Filles de Sèvre, devenue IUFM puis ESPE. Elle y est toujours exposée Salle des Actes.


Des origines de la féminisation

La loi Duruy du 10 avril 1867 amène à égalité l’offre scolaire pour les garçons et pour les filles en instituant une école distincte pour chaque sexe dans toute commune d’au moins 500 habitants. Bien qu’à cette époque moins de filles ne soient scolarisées que de garçons, les institutrices sont plus nombreuses que les instituteurs, toutes écoles confondues : publique et bien entendu libre, acquis des congréganistes sous le régime de la loi Falloux. Cette féminisation « raisonnable » de la profession était déjà un fait sous le Second Empire et en 1863.