« Petite histoire d’un écolier
d’autrefois expliquée aux enfants
d’aujourd’hui »
CHAPITRE
VI
« Clac !
Clac ! »
Chacun a rejoint sa place en silence et en
rang, chaque travée s’est remplie de deux rangées d’élèves au garde-à-vous. Jules
et ses camarades attendent le signal du maître pour s’asseoir. Le bruit sec du
claquoir retenti, on prend place. Inspiré du claquoir en usage dans les églises
(sous forme de deux planchettes de bois reliées par une charnière), ce petit
instrument permettait de rythmer les exercices d'ensemble : entrée et sortie du
banc, debout, etc. Comme le disait à la fin du siècle dernier une institutrice
à l'Inspecteur : "Il me permet de ménager mes poumons". Son
emploi était réglé par les instructions officielles qui le mentionnent au même
titre que le sifflet, au profit duquel il fut abandonné : "claquoir et
sifflet sont compris nécessairement dans le matériel d'enseignement de l'école
maternelle" (Loi du 16 juin 1881. Article 2). Pour le bon
fonctionnement de la classe, une discipline de fer doit donc régner. Un modèle
plus imposant existait et devait probablement servir lors des grandes
assemblées ou des mouvements collectifs, il était, lui aussi, un héritage des
religieux. Comme quoi, toute idée était bonne à prendre.