jeudi 1 décembre 2016

Défendre la Patrie !



« Défendre la Patrie ! »

Période 1914/1918

Couverture "Défendre la Patrie !"





La Grande Guerre est une guerre de position, une infime partie du territoire est touchée par les combats. Ce n’est donc qu’à travers la propagande que les informations circulent, y compris dans l’école. L’image de l’Allemand est marquée par la sournoiserie, la cruauté, la brutalité (ne coupe-t-il pas les mains des petits enfants ?) et donc, par lien de cause à effet, les écoliers sont prêts à idolâtrer les « poilus ». Ils vivent au rythme des campagnes et des batailles. Les communiqués officiels sont commentés en classe, ils dessinent des cartes du front, les maximes de morales et les pages d’écriture sont empruntes du patriotisme qui doit mobiliser leurs jeunes esprits. L’école ne fait que relayer le discours officiel : sur le front, les poilus accomplissent le devoir de citoyens-soldats tant préparé dans leur jeunesse, mais ils protègent aussi leurs enfants de la barbarie allemande en se sacrifiant pour empêcher la réédition du désastre de 1871.

Du reste, loin du front, l’absence durable ou définitive du père et des autres hommes de la famille est bien la première manifestation de l’état de guerre et transparaît nettement dans les rédactions de l’époque : le retour des mutilés, les réfugiés, les lettres des soldats. Malgré tout, comme c’était déjà le cas avant la guerre, les traces écrites sur le thème de la guerre laissées par les écoliers dans leurs cahiers sont souvent bien moins virulentes que la teneur des manuels scolaires ou encore de la littérature enfantine de l’époque.

Les enfants ont-ils été tentés de devenir de vrais poilus ? Rares sont les cas d’adolescents ayant réussi à s’engager avant l’âge et les histoires qui circulent à ce sujet relèvent pour la plupart de la légende. Elles sont souvent empruntées au conflit de 1870 à l’exemple de l’histoire du jeune Emile Desprès et remises au goût du jour. La mobilisation de l’écolier prend d’autres formes, il est l’intermédiaire idéal pour atteindre les familles, notamment en ce qui concerne les multiples emprunts de guerre ou autres actions en faveur des soldats, il faut soutenir aussi le moral des soldats : en adoptant un filleul, en correspondant avec le front, en tricotant des habits chauds…

Du côté des enseignants, la mobilisation vide les écoles de ses maîtres et 22 % des instituteurs mobilisés perdront la vie dans le conflit à l’image des 138 instituteurs de l'Ecole Normale de mâcon morts pour la France.
Au fil des pages apparaissent des instantanés de cette période : textes d’élèves, histoire d’un jeune instituteur mort pour la France, destin des six promotions de l’EN de Mâcon touchées par la guerre, autant de témoignages issus de l’exposition du même nom.

Livret pédagogique, 2015, 72 pages, 5 euros.

1912/1915 : la Promotion Décimée (12 Morts pour la France sur 30)



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